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LE DROIT DE L'ENFANT A LA VIE PRIVEE


La Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant stipule (en son article 16) que nul enfant ne fera l'objet d'immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes illégales à son honneur et à sa réputation, et que chaque enfant a droit à la protection contre de telles immixtions et atteintes.

La Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant stipule (en son article 16) que nul enfant ne fera l'objet d'immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes illégales à son honneur et à sa réputation, et que chaque enfant a droit à la protection contre de telles immixtions et atteintes.

Ce même droit a été reconnu à tous les êtres humains en 1948, dans la Déclaration universelle des droits de l'homme (article 12).

La vie privée est définie de diverses manières, selon le contexte et les peuples.  Elle peut signifier la capacité de l'individu de soustraire ses affaires personnelles à la vue du public ou de contrôler la circulation de toute information les concernant.

Pratiquement tous les pays ont des lois qui limitent d'une manière ou d'une autre le champ de la vie privée.  À titre d'exemple, le domaine de la fiscalité requiert en principe la communication de renseignements sur les revenus, mais la situation varie d'un pays à l'autre.  Il peut arriver qu'un pays exige la divulgation d'une information qui serait considérée comme privée dans d'autres pays.

La vie privée est liée à plusieurs autres questions telles que l'imposition, la sécurité, la confidentialité, la liberté d'expression et l'information.

Des propos librement tenus par une personne peuvent constituer une violation de la vie privée d'une autre personne et donner lieu à un processus juridique complexe.  L'usurpation d'identité, par exemple, est une source de grande préoccupation découlant du non-respect de la vie privée ou de la confidentialité.

Certains parents considèrent que les enfants ne devraient pas avoir droit à la vie privée.  Ainsi, ils surveillent en permanence les faits et gestes de leurs enfants, notamment leurs conversations téléphoniques.  Ils cherchent à connaître les personnes et les amis que leurs enfants fréquentent.  Ils veulent savoir quotidiennement le contenu exact des cartables de leurs enfants.  Ils sont persuadés que les enfants, surtout ceux qui ont moins de 15 ans, ne sont pas en mesure de faire des choix judicieux en ce qui concerne les amis, les loisirs, les lectures ou d'autres domaines d'intérêt.

De tels parents se soucient aussi du fait qu'un enfant ou un adolescent puisse abuser de son droit à la vie privée en se livrant à des pratiques comme la consommation de stupéfiants, l'intérêt

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pour les matériels pornographiques ou d'autres activités indécentes ou malsaines menées secrètement.  Cela amène ses parents à penser qu'ils doivent avoir un contrôle total sur les compartiments de la vie de leurs enfants.

Les enfants sont mentalement jeunes et fragiles.  Cette situation pousse les parents à se préoccuper de l'usage qu'un enfant peut faire de son droit à la vie privée.  Ce droit ne devrait cependant pas lui être totalement refusé.  Les parents doivent faire preuve de patience et de tact pour pouvoir discuter avec leurs enfants de l'approche à adopter pour aborder des sujets tels que le choix des amis, les conversations téléphoniques, la messagerie textuelle ou communication par texto et d'autres questions pertinentes.  Le plus important est de parvenir à attirer l'attention des enfants sur les dangers inhérents à certains choix et à certains actes, pour leur faire comprendre qu'il est de leur intérêt de s'accommoder de quelques restrictions à la jouissance de leur droit à la vie privée.

La question de savoir à quel point il faudrait laisser les enfants jouir de leur droit à la vie privée est complexe et dépend de facteurs tels que la culture, la religion, le type de société, les antécédents socio-économiques de la famille, ainsi que de bien d'autres considérations.

 

 

ISSA TOURE

DOCTEUR EN DROIT

MAGISTRAT HORS HIERARCHIE