LE DROIT DE L'ENFANT A L'EDUCATION
La Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant reconnaît le droit de l'enfant à l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer l'exercice de ce droit progressivement et sur la base de l'égalité des chances
La Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant reconnaît le droit de l'enfant à l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer l'exercice de ce droit progressivement et sur la base de l'égalité des chances. À cette fin, les États parties :
§ Rendent l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous;
§ Encouragent l'organisation de différentes formes d'enseignement secondaire, tant général que professionnel, les rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et prennent des mesures appropriées telles que l'instauration de la gratuité de l'enseignement et l'offre d'une aide financière en cas de besoin;
- Assurent à tous l'accès à l'enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés;
- Rendent ouvertes et accessibles à tout enfant l'information et l'orientation scolaires et professionnelles;
- Prennent des mesures pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire et la réduction des taux d'abandon scolaire;
- Prennent des mesures appropriées pour veiller à ce que la discipline scolaire soit appliquée d'une manière compatible avec la dignité de l'enfant en tant qu'être humain;
- Favorisent et encouragent la coopération internationale dans le domaine de l'éducation, en vue notamment de contribuer à éliminer l'ignorance et l'analphabétisme dans le monde et de faciliter l'accès aux connaissances scientifiques et techniques et aux méthodes d'enseignement modernes.
La Convention énonce aussi les objectifs de l'éducation de l’enfant. Les États parties conviennent en effet que cette éducation doit viser à :
- Favoriser l'épanouissement de la personnalité de l'enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs potentialités;
- Inculquer à l'enfant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies;
- Inculquer à l'enfant le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit, du pays duquel il peut être originaire et des civilisations différentes de la sienne;
- Préparer l'enfant à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d'égalité entre les sexes et d'amitié entre tous les peuples;
- Inculquer à l'enfant le respect du milieu naturel.
L'éducation est le processus d'enseignement, de formation et d'apprentissage, notamment dans les établissements d'enseignement scolaire et d'autres institutions, en vue d'améliorer les connaissances et de développer les aptitudes. Elle consiste aussi à transmettre de génération en génération un esprit critique positif ainsi qu'une sagesse et une culture bien avisées. L'éducation facilite la réalisation des potentialités personnelles et des dons latents de l'individu. Elle est une application de la pédagogie.
L'éducation peut être formelle ou informelle. L'éducation formelle est l'instruction scolaire dispensée selon un programme d'enseignement conçu pour éduquer les personnes, habituellement les jeunes. L'éducation informelle s'appuie sur d'autres formes d'éducation comme l'auto-apprentissage, l'usage de matériels d'autodidaxie, l'éducation permanente ou le processus d'amélioration liée à l'expérience de la vie. L'encadrement familial par exemple suit une approche informelle, mais il peut avoir des répercussions étendues sur éducation de l'enfant. Nombreux sont ceux qui pensent que les épreuves, les échecs et les succès de la vie quotidienne instruisent mieux les jeunes que l'enseignement formel.
L'éducation commence à la naissance et se poursuit tout au long de la vie. Certains pensent qu'elle commence même avant la naissance.
Les enseignants doivent avoir une bonne maîtrise des sujets qu'ils entendent faire comprendre aux nouvelles générations d'apprenants. Il importe de mettre au point de solides connaissances sur lesquelles les apprenants puissent s'appuyer pour affronter les différents défis de la vie. La transmission de la connaissance d'une génération à l'autre permet aux apprenants de se développer pour devenir des membres utiles de la société. L'enseignant compétent est en mesure de traduire l'information, le jugement, l'expérience et la sagesse en une forme de connaissances facile à comprendre et à retenir par l'apprenant. La profession d'enseignant comporte un très haut niveau de stress dû au travail. L'ampleur de ce problème est de plus en plus reconnue et des mécanismes de soutien psychologique sont mis en place dans certains pays.
La participation des parents au développement de l'éducation de leurs enfants est un élément crucial qui doit commencer assez tôt et se dérouler de manière constante. Les parents peuvent par exemple faire des lectures pour leurs enfants lorsque ceux-ci sont encore tout petits, de même que leur inculquer les notions de communication interpersonnelle, les familiariser avec diverses cultures et la collectivité qui les entoure et les sensibiliser à une bonne hygiène de vie.
Aujourd'hui, on cherche à utiliser toujours davantage la technologie, l'ordinateur et l'Internet pour l'éducation des enfants. La technologie est un facteur de plus en plus influent dans l'éducation des enfants et constitue un puissant outil d'apprentissage qui nécessite de nouvelles aptitudes est un bon niveau de compréhension chez les enfants. L'ordinateur est utilisé pour compléter l'enseignement de type classique et développer de nouvelles possibilités d'acquisition de connaissances telles que l'apprentissage en ligne.
On ne sait pas exactement à quel moment est né le concept d'éducation. Il existe peut-être depuis des millions d'années, puisque l'éducation en tant que science est indissociable de la tradition éducationnelle d'antan. Les spécialistes expliquent que l'éducation a été une réponse des premières civilisations à la lutte pour la survie comme culture. À cet égard, les adultes formaient les jeunes au sein de la société en leur impartissant les connaissances et les aptitudes qu'ils auraient besoin d'assimiler et de transmettre en définitive aux générations à venir.
L'évolution des êtres humains reposait sur cette pratique de la transmission des connaissances, qui se faisait oralement ou par le mimétisme dans les civilisations antérieures à l'essor de la littérature. Le conte a été un élément essentiel de ce processus qui s'est transmis de génération en génération. Par la suite, l'enseignement oral s'est développé pour épouser plusieurs formes écrites. La possibilité de préserver et de transmettre les connaissances s'est alors accrue considérablement.
Le droit de l'enfant à l'éducation requiert aussi qu'une solution soit apportée au problème du châtiment corporel en milieu scolaire. La position défendue en droit international est sans équivoque : selon la Convention sur les droits de l'enfant, la discipline scolaire doit être compatible avec le respect dû à la dignité humaine. Par conséquent, l'enfant doit être protégé contre toutes formes de violence physique et mentale dans le cadre de la discipline scolaire, ce qui signifie que le recours au châtiment corporel n'est pas permis dans les établissements scolaires.
Cependant, une certaine controverse subsiste quant à savoir s'il faudrait éliminer complètement le châtiment corporel comme mesure disciplinaire en milieu scolaire.
Il existe des législations nationales qui tolèrent le châtiment corporel à l'école, avec un certain nombre de réserves. Par exemple, le châtiment corporel ne peut être administré que pour des manquements graves à la discipline scolaire, commis dans l'enceinte ou à l'extérieur de l'établissement scolaire et jugés de nature à entamer sérieusement la réputation de l'établissement. Seuls le principal de l'établissement ou ses proches collaborateurs sont habilités à administrer le châtiment corporel, qui doit être raisonnable et en rapport avec la faute, l'âge, le sexe et l'état de santé de l'élève. Dans le cas des filles, un tel châtiment doit être administré par une personne du même sexe. Il y a aussi d'autres indications détaillées telles que la tenue d'un registre des punitions et le nombre de coups de bâton à infliger.
Certaines personnes pensent que le châtiment corporel est un bon moyen d'amener l'enfant à se conduire et à s'instruire convenablement. Les enseignants qui ont recours à cette pratique considèrent qu'ils n'ont pas d'autre choix parce que les enfants se conduisent mal et méritent d'être punis. Ils estiment que la punition doit être corporelle pour produire l'effet voulu. Une telle attitude signifie que l'enfant doit subir des châtiments corporels lorsqu'il se comporte mal et en subir de façon répétée en cas de récidive.
Dans la réalité, de nombreux établissements scolaires continuent de pratiquer le châtiment corporel, particulièrement dans les pays en développement.
Il ressort de diverses études que le châtiment corporel aboutit parfois à des résultats désastreux. Selon Sarah Cléments-Boyer (institutrice bénévole d'école primaire), ce type de punition a un effet négatif et n'améliore en rien l'aptitude de l'enfant à apprendre ou à bien se conduire. Cette pratique pourrait plutôt accroître l'agressivité, la délinquance et les problèmes de santé mentale chez les enfants. Le châtiment corporel peut atténuer temporairement la frustration ou la colère de l'enseignant. Il peut aussi pendant un laps de temps freiné le comportement non souhaité chez l'enfant. Mais il ne saurait être efficace à long terme. Sur le plan affectif, il nuit à l'enfant en lui causant des douleurs physiques et des ressentiments qui peuvent entraver sa capacité d'adopter tout autre comportement. Il peut tout au plus amener l'enfant à redouter la punition, à avoir peur de la personne qui inflige le châtiment et à craindre d'être surpris en faute, sans que cela entraîne une amélioration effective de sa conduite. Les enfants apprennent essentiellement par l'observation et l'imitation. Ils peuvent ainsi retenir que la violence est un moyen acceptable d'exprimer la colère et que le fait de frapper quelqu'un d'autre est tolérable. Il est facile de mesurer les risques inhérents à une telle situation.
L'efficacité du châtiment corporel comme pratique disciplinaire en milieu scolaire n'a pas encore été scientifiquement établie. On ne saurait affirmer par exemple que les enfants deviennent plus disciplinés lorsque cette pratique est en vigueur.
ISSA TOURE, DOCTEUR EN DROIT
MAGISTRAT HORS HIERARCHIE