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LE DROIT DE L’ENFANT À LA VIE


Les États parties à la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant (1989) reconnaissent que tout enfant a un droit inhérent à la vie et s'engagent à assurer dans toute la mesure possible la survie et le développement de l'enfant.

Les États parties à la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant (1989) reconnaissent que tout enfant a un droit inhérent à la vie et s'engagent à assurer dans toute la mesure possible la survie et le développement de l'enfant. Ce droit est d'une importance primordiale. Les enfants ont le droit de naître et de vivre dans la dignité.

Le droit à la vie reconnu à l'enfant est étroitement lié à la question fort controversée de l'avortement, qui se définit comme l'interruption volontaire de grossesse. Cette question, jugée complexe, suscite un débat passionné qui oppose deux camps dans le monde entier. Pour l'un des camps, l'avortement est un péché, un meurtre et une violation grave du droit à la vie d'un enfant qui n'est pas encore né. À cet égard, la vie humaine est présente dès la conception et, à partir de ce stade, émerge une personne à part entière jouissant de droits fondamentaux. Au-delà de la conception, aucune intervention n'est permise et rien ne pourrait justifier l'avortement, acte moralement inacceptable qui devrait être sévèrement puni par la loi.

Pour le camp adverse, l'avortement est simplement un moyen pour la femme d'exercer un contrôle sur sa capacité de procréer. L'avortement pourrait se justifier dans certaines circonstances spécifiques. L'émergence de la vie est un processus continu qui se déroule sur une période de neuf mois. Par conséquent, il n'est pas exact d'affirmer qu'à partir de la conception il existe déjà un enfant non encore né auquel des droits fondamentaux seraient reconnus. De ce point de vue, l'avortement devrait être légalisé et avoir lieu dans des conditions sans risque.

Cette controverse paraît interminable. Dans certains pays, l'avortement est légalisé et accepté. Dans d'autres, il constitue une grave violation de la loi. Certains scientifiques ont un point de vue plus nuancé sur la question et soutiennent que la seule solution satisfaisante au problème de l'avortement consisterait à mettre au point des moyens de prévenir les conceptions non désirées ou les grossesses non souhaitées.

Il existe un autre facteur qui nuit sérieusement au droit à la vie chez l'enfant, à savoir la mortalité infantile ou la mort de l'enfant en bas âge au cours de la première année suivant sa naissance. On entend par enfant en bas âge tout enfant au premier stade de sa vie, notamment avant qu'il ne commence à marcher seul. Les causes de la mortalité infantile comprennent : la déshydratation due à la diarrhée ; la pneumonie ; les malformations congénitales ; les infections telles que les MST ; le syndrome de la mort subite du nouveau-né, à savoir le décès inattendu et inexpliqué d'un enfant apparemment bien portant âgé de 1 à 12 mois. Le taux de mortalité infantile est le quotient qu'on obtient en divisant le nombre de nouveau-nés qui meurent avant l'âge de 1 an par le nombre de naissances vivantes dans une population au cours d'une année donnée. C'est dans les pays africains qu'on enregistre les taux les plus élevés.

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) indique que le processus de réduction du nombre de décès chez les enfants est sensiblement lent, dans la mesure où un enfant sur 12 sur le plan mondial n'atteint pas l'âge de cinq ans, la moitié de ces décès survenant en Afrique subsaharienne. Dans un rapport publié le 8 octobre 2004, l'Unicef a signalé que près de 25 % des décès chez les enfants de moins de cinq ans survenaient à la naissance ou peu après la naissance par manque de soins de santé maternels, y compris l'absence d'accoucheurs qualifiés. Les infections respiratoires aiguës, les diarrhées et le paludisme sont les plus grandes causes de décès. Un peu plus de 50 % de tous les décès d'enfants sont associés à la malnutrition.

 

ISSA TOURE, DOCTEUR EN DROIT
MAGISTRAT HORS HIERARCHIE